La contraception dite masculine
Partout dans le monde, ce sont principalement les femmes/personnes à utérus qui sont en charge de la contraception. Ce déséquilibre dans la répartition de la charge contraceptive s’inscrit dans un contexte où, les efforts de recherche pharmaceutique, les financements et les politiques publiques se sont majoritairement concentrés sur le développement de la contraception destinée aux personnes à utérus. Ces choix ont freiné le développement d’autres méthodes pour les hommes/personnes à testicules.
Et pourtant, les hommes/personnes à testicules sont fertiles 24h/24 et 7j/7, contrairement aux femmes/personnes à utérus qui ne le sont que quelques jours par mois, durant l’ovulation (par ici pour mieux comprendre). Il est donc évident que les hommes/personnes à testicules devraient être tout autant responsables de leur fertilité !
Il existe toutefois déjà plusieurs moyens de contraception pour les hommes/personnes à testicules (qu’on appelle contraception testiculaire ou contraception dite masculine) qui sont fiables et médicalement validés, tandis que d’autres sont encore en cours de développement et/ou d’évaluation.
Femmes/personnes à utérus ?
Nous utilisons le terme “femme” car la socialisation genrée, dès l’enfance, prépare les filles à assumer la gestion du corps, du soin et de la prévention. Cette répartition des rôles, profondément ancrée dans nos constructions sociales, participe à façonner les attentes inégales en matière de qui assume les charges contraceptives.
Nous parlons également des “personnes à utérus” car seules ces personnes peuvent être enceintes. Cette réalité est utilisée pour légitimer une responsabilité quasi exclusive des personnes à utérus dans la gestion contraceptive. Cela est renforcé par la recherche médicale et les financements qui se sont concentrés sur le développement de méthodes contraceptives qui leur sont destinées. Résultat : il existe aujourd’hui très peu d’options contraceptives pour les personnes à testicules, ce qui contribue à maintenir ce déséquilibre.
Mais du coup, qu’est-ce qui existe ?
Méthodes barrières
Les méthodes barrières empêchent mécaniquement la rencontre des gamètes femelles (ovocytes) et mâles (spermatozoïdes).
Méthodes thermiques
L’idée est simple : réchauffer les testicules en les rapprochant du corps. L’augmentation de leur température de quelques degrés altère la production des spermatozoïdes jusqu’à atteindre un niveau contraceptif.
Il existe deux dispositifs qui permettent d’y parvenir :
L’efficacité des méthodes thermiques doit être vérifiée tous les trois mois la première année d’utilisation au moyen d’un spermogramme (vérification du nombre de spermatozoïdes présent dans le sperme).
Un suivi avec un·e professionnel·le de santé est essentiel pour vérifier les contre-indications, prescrire des spermogrammes, comprendre les enjeux et accompagner le retour à la fertilité en cas de projet de grossesse. Les centres de planning familial sont là pour te guider à chaque étape. N’hésite pas à venir en parler !
Méthodes définitives
Les méthodes définitives, ou encore appelées stérilisations, sont des méthodes de contraception pour toute la vie : elles sont irréversibles. C’est donc pour les personnes qui ne souhaitent pas ou plus avoir d’enfants.
Où se renseigner et être accompagné·e ?
Retrouve ici la liste des centres de planning familial en Belgique offrant des services en contraception dite masculine !
Des ressources pour aller plus loin
- Thoreme : https://thoreme.com/
- Guide pratique de contraception thermique, Entrelac.coop : https://thoreme.com/wp-content/uploads/2023/07/FR-version-Cette-annee-je-prends-en-main-la-contraception-Guide-pratique-de-contraception-thermique.pdf
- S’occuper de son sperme et être contracepté, Leslie Bhar
